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Le rayonnement retrouvé de la France dans le monde

La seule chose qui importe en matière de politique étrangère est de servir l’intérêt supérieur de notre nation, avec lucidité et pragmatisme, sans idéologie et surtout sans angélisme d’aucune sorte. Les relations internationales telles qu’elles m’ont été enseignées à Saint-Cyr et telles que je les ais vécues sur le terrain, dans l’ensemble des missions qui m’ont été confiées au sein de l’armée française, ne se résument qu’à des rapports de force. Ignorer cela ou feindre de ne pas le comprendre revient à méconnaître la politique étrangère et tout ce qui s’y rapporte.

Nous ne sommes considérés forts dans le concert des nations, qu’à l’aune de notre détermination, de notre puissance, de notre volonté et surtout de notre capacité à agir et donc d’être craints. On ne compte et on n’exerce une influence que si on dispose de capacités existantes et redoutées, qu’elles soient militaires, énergétiques, économiques, industrielles, agricoles, financières, commerciales…

Depuis des décennies, ceux qui ont présidé à nos destinées et qui ont incarné la France, ont trop souvent cédé et reculé. Nous avons été trop souvent humiliés et méprisés à force de repentance ou de faiblesse, à force de transiger ou de tolérer l’inacceptable.

Le fait d’avoir réintégré le commandement intégré de l’OTAN en 2009 a constitué une faute et une trahison de la volonté d’indépendance originelle, chère à Charles de Gaulle. Nous quitterons à nouveau cette instance si l’avenir nous est favorable. Nous n’avons rien à nous laisser imposer et surtout pas par les Nord-américains qui n’ont toujours été soucieux que de leurs seuls intérêts nationaux, économiques et stratégiques.

Notre capacité de dissuasion nucléaire, dont nous assumons seuls les coûts, n’a pas vocation à être mutualisée et jamais nous ne renoncerons à notre siège de membre permanent des Nations-Unies. Tout autre attitude ou intention relèverait d’une forme de trahison. Décider le contraire relève de calculs étriqués et de soumissions coupables à des intérêts étrangers ou personnels, strictement distincts de ceux de la nation française.

Le grand Charles a longtemps affirmé que la France n’était réellement elle-même qu’à la première place et qu’il existait un lien puissant entre sa grandeur et la liberté du monde. Cela n’est plus exact, hélas. Nous avons perdu la grandeur, la puissance et nombre de nos capacités d’influence du fait de trop de renoncements, lâchetés et sujétions. Mais il n’y a rien d’irréversible et nous pourrons les recouvrer à force d’engagements, d’efforts, de détermination, de courage et de sacrifices.

Il apparaît quatre priorités essentielles, en matière de politique étrangère pour la France :

  • Il nous appartient de retrouver l’Europe des nations et de nous affranchir de nombre de traités européens et internationaux qui nous imposent une submersion migratoire et des formes de colonisation sur notre propre sol, que nous n’acceptons plus. Toute notre politique étrangère (aide au développement, attribution des visas, accords de coopération…) doit être prioritairement orientée au fait de nous en extraire et de nous permettre de recouvrer une large souveraineté en la matière. En d’autres termes, nous devons redevenir les maîtres chez nous et nous y parviendrons ! Il en va de la survie de notre nation, de notre identité, de notre démocratie, de nos libertés et de notre civilisation tout entière. Le retour à notre pleine souveraineté en matière d’immigration, laquelle doit être choisie et non subie, devra nécessairement être assortie d’un réel partenariat avec l’Afrique, mais dans les conditions actuelles. Les périls climatiques associés à l’explosion démographique de ce continent rendent cette démarche totalement incontournable. Nous devrons à la fois user de la force, de la coercition et de la coopération pour pallier les incidences associées à ces faits majeurs.

  • La France doit travailler à restaurer, à terme, un dialogue stratégique avec le peuple russe et les forces politiques qui respectent le droit international. Nous refusons une logique de blocs imposée par les grandes puissances et croyons en la nécessité d’un équilibre européen fondé sur la souveraineté des nations. La proximité historique, culturelle et spirituelle entre la France et la Russie ne doit pas être effacée par les conflits actuels. Elle doit plutôt inspirer une diplomatie d’indépendance, qui ne confonde jamais soumission et coopération. Ce dialogue ne peut s’envisager qu’avec des partenaires respectueux des peuples et des frontières.

  • La lutte contre le terrorisme islamiste et toutes les formes d’islamisme radical reste une priorité absolue. Nous désignerons clairement les régimes ou les entités qui soutiennent directement ou indirectement ces idéologies comme des adversaires de notre civilisation. Toutefois, nous distinguons les peuples de leurs gouvernants. Nous sommes prêts à travailler avec les pays du Moyen-Orient qui s’engagent résolument dans une voie de stabilisation, de respect des minorités, de souveraineté et de dialogue avec l’Occident. La Syrie, si elle retrouve un cadre démocratique et un fonctionnement stable, peut redevenir un partenaire. Certaines monarchies du Golfe, comme les Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite ou la Jordanie, doivent être considérées avec lucidité : elles ont amorcé des évolutions importantes et jouent parfois un rôle de médiation que nous devons savoir saisir avec exigence mais sans fermeture.

  • Enfin, il importe d’accorder une place majeure à la francophonie et donc à la diffusion de notre patrimoine immatériel, de notre culture, de nos valeurs libertaires et de tout ce qui s’y rapporte. On doit donc se concentrer sur la pratique de la langue française, à travers le monde, comme facteur majeur d’influence. L’espace francophone, ce sont aujourd’hui 320 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents et la langue française demeure la 5e langue la plus parlée au monde. Le nombre de locuteurs pourrait même atteindre les 700 millions en 2050, selon certaines projections démographiques. Bien plus qu’un enjeu linguistique, la francophonie porte donc une dimension civilisationnelle et mondialisée.

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