En 2024, les dépenses d’instruction avoisinent les 180 milliards d’euros, soit 7 % du PIB, bien au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, à comparer avec les efforts en matière de Défense qui sont de l’ordre de 2 % ! L’effort de la nation en ce domaine est à juste titre essentiel puisqu’il engage directement l’avenir de notre pays.
Les efforts financiers sont accentués dans le secondaire et dans l’enseignement supérieur mais le primaire est négligé avec un sous-encadrement. C’est pourtant là que tout se décide avec les premières formes de socialisation, d’apprentissage de la citoyenneté et des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter). Si les valeurs communes, les principes afférents à la vie en collectivité, les notions d’autorité et de respect ne sont pas intégrées, alors nous savons que les défaillances du système éducatif auront à terme des conséquences dramatiques. On le constate tous les jours dans la déliquescence de notre société.
Au niveau de l’école primaire, les difficultés en matière de compréhension de textes sont déjà flagrantes, le niveau en mathématiques est faible, les notions d’histoire sont peu maîtrisées et les inégalités de performances sont déjà patentes en fonction de l’origine sociale des élèves. Ces différences et manquements initiaux ne feront que s’aggraver avec le secondaire et le supérieur. Les méthodes pédagogiques dites « modernes » sont décriées pour leur ineptie mais elles continuent de perdurer. Et cela alors que celles qui ont fait leurs preuves par le passé ont été largement adoptées par les pays asiatiques en tête aujourd’hui de tous les classements internationaux PISA.
Il apparaît manifeste qu’il faut systématiser les encadrements individualisés au stade du primaire, instituer des apprentissages à base de dictées et de par cœur pour ancrer durablement les connaissances dans les jeunes esprits. On doit revenir aux méthodes syllabiques et aux strictes chronologies sans se perdre dans des délires pédagogiques et des prétendues libertés et réécritures, aux conséquences dramatiques. Il ne doit pas être possible d’accéder au collège sans la maîtrise d’un socle commun de connaissances en fin de CM2.
Il est également souhaitable de transférer aux établissements la gestion financière des allocations de rentrée scolaire afin que celles-ci ne soient plus détournées de leurs objectifs initiaux.
Les carences identifiées au primaire se poursuivent et s’aggravent dans le secondaire, compromettant la méritocratie et les possibilités d’ascenseur social. Notre système éducatif est ainsi l’un des plus inégalitaires d’Europe. Cette faillite se poursuit avec l’absence de transmission de valeurs communes puissantes et d’un socle de connaissance solide.
Depuis une vingtaine d’années, la situation est toujours plus préoccupante et pose la nécessité de réformes structurelles de grande ampleur, toujours repoussées par manque de courage politique.
Il est donc prioritaire de revaloriser le métier d’enseignant, remettre les personnels de l’éducation au contact direct des élèves, et non cantonnés à des fonctions administratives. Il est proposé de supprimer tous les rectorats de France pour redonner les moyens à l’enseignement direct.
On doit rendre autonomes et responsables les établissements dans leurs gestions, recrutements, évaluations, avec des rendez-vous sur objectifs à la fin de CM2, troisième et terminale.
Il convient aussi de mettre fin à la carte scolaire, favoriser l’inclusion et renforcer l’aide aux enfants handicapés.
Les liens entre collège, lycée et monde de l’entreprise doivent être renforcés, avec une orientation précoce, adaptée aux forces de chaque élève. L’alternance, l’apprentissage, l’artisanat et l’enseignement technique ou supérieur doivent être abordés tôt.
Les établissements doivent redevenir des creusets du savoir, de la laïcité et de la méritocratie républicaine, où aucune censure religieuse ou communautariste ne saurait être tolérée. Les déviances doivent être sanctionnées sévèrement.
Il faut également envisager de mettre fin à la scolarité obligatoire à 16 ans pour les perturbateurs, avec une possible interruption à 14 ans, pour les orienter vers une formation professionnalisante.
En substance, on doit revenir à une école d’excellence, axée sur l’effort, le travail et la réussite. L’objectif de 80 % au bac a provoqué un nivellement par le bas. L’école doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un vecteur d’excellence et de réussite.