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Retraites : un dispositif pérenne et repensé pour plus de justice sociale

Notre pays compte 17 millions de retraités qui perçoivent 330 milliards € au titre de leurs pensions, en rythme annuel, ce qui représente sensiblement 13,5 % du PIB. L’espérance de vie a progressé de près de 20 années en moins d’un siècle. Elle s’établit aujourd’hui à 78 ans en moyenne. Le nombre des actifs rapporté au nombre des retraités n’a cessé de chuter, passant de 4 pour 1 en 1960 à 1,9 en 2024 et devrait s’établir à 1,3 en 2070.  

Le système est intergénérationnel en ce sens que la solidarité induisant le système de retraite par répartition repose intégralement sur les actifs et sur le travail. Les leviers afférents sont par ailleurs parfaitement connus et identifiés : montant des cotisations, montant des pensions, productivité, durée d’activité et l’épargne capitalisée à titre personnel. Il n’en existe pas d’autres.   

Les deux premiers sont insusceptibles d’évolution au regard des fortes fiscalités associées et compte tenu de leur grande sensibilité sociale.

 

La productivité, c’est-à-dire la production de richesse pour une durée donnée pourrait être déterminante dans le financement des retraites. En d’autres termes, la France est un pays où l’on ne travaille pas assez, en tout cas beaucoup moins qu’ailleurs : 1 500 heures en moyenne par an, contre 1 800 en moyenne au sein des pays de l’OCDE. Augmenter la productivité supposerait des décisions politiques fortes à même de remettre en cause tous les acquis sociaux, aux conséquences sociales dévastatrices : augmentation drastique de la durée hebdomadaire du travail de 35 à 40 heures et au-delà, fin des RTT, baisse des congés payés annuels, fin des départs anticipés à la retraite, fin des dispositifs d’indemnisation du chômage préalables aux retraites…

 

Enfin, la durée d’activité constitue le levier privilégié utilisé par les instances étatiques pour assurer la viabilité du système, sans tout remettre en cause. Le but consistant à rapprocher l’âge de départ à la retraite de celui associé à l’espérance de vie pour n’avoir plus à se soucier de financements en la matière.

Il est évident qu’avoir descendu l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans en 1982 a constitué une folie irresponsable au plan comptable et financier. Cela a largement compromis l’avenir des générations suivantes sur fond d’endettement abyssal et chronique et cela a grandement fragilisé le lien intergénérationnel sur fond d’égoïsme et d’hypocrisie assumée.

 

A Notre Nation, nous raisonnons différemment. Nous nous soucions de l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants et nous sommes prêts à souffrir davantage pour leur offrir les garanties d’un avenir meilleur. Nous ne serons ni égoïstes, ni démagogues et encore moins irresponsables. C’est véritablement ceci la solidarité intergénérationnelle !

Dans nombre de pays européens, l’âge de la retraite est fixé à 67 ans et il sera peut-être encore retardé à 70 ans, demain ou après-demain, en étant notamment associé à une espérance de vie qui régressera très probablement. Et cela compte tenu des défis sociétaux majeurs qu’il nous faudra affronter, notamment en termes de déliquescence des services publics, dans le domaine de la santé tout particulièrement.  

Le but absolu pour tout gouvernement, en toute hypocrisie, consiste à n’avoir que peu de retraites à financer compte tenu du recul de l’âge y donnant accès et compte tenu notamment des décotes appliquées en cas de carrières incomplètes. Il se trouve qu’à force de réformes et d’efforts toujours repoussés, le système n’est plus viable et son financement en l’état est devenu impossible.  Il ne tient que par l’emprunt, que par la dette et cela devient insoutenable. En d’autres termes, si rien n’est fait, nous risquons d’être rattrapés par la crise de la dette et notre insolvabilité nous explosera au visage. Les manifestations et les émeutes n’y changeront rien. Seuls la valeur travail, l’épargne individuelle et l’effort sont susceptibles de constituer une réponse à cette équation impossible.

 

A Notre Nation, il nous apparaît que l’âge de départ à la retraite à 64 ans avec 43,5 années de cotisations effectives et la prise en compte de la pénibilité peuvent être conservés de manière viable et pérenne, mais les risques doivent être repensés et partagés.

Ainsi :

  • Nous demanderons la fin des régimes spéciaux, à commencer par ceux des parlementaires et des membres de gouvernement par souci d’exemplarité et d’équité. Le régime des fonctionnaires sera aligné sur celui du privé.

 

  • Une cotisation complémentaire retraite devra être obligatoirement proposée par l’employeur sur le modèle de ce qui existe dans le domaine de la santé, pour toutes les entreprises et pas seulement les grands groupes. Le choix de l’assureur sera libre mais il comportera des règles prudentielles strictes afin d’en assurer la viabilité sur le très long terme.

 

  • Il sera possible d’accentuer et de compléter l’effort de capitalisation par des placements individuels qui seront encouragés et donc soumis à une forte réduction fiscale.

 

  • Il nous apparaît également que l’effort de solidarité doit être poursuivi et qu’une retraite minimale (ASPA) d’un montant de 1 200 € doit pouvoir être garantie aux plus vulnérables justifiant de durées de cotisations très incomplètes mais d’une durée minimale incompressible de 20 années. Il est par contre très clair qu’une personne n’ayant jamais cotisé et résident sur le territoire national de manière régulière ne percevra absolument rien. La générosité financée à crédit sur fond d’insolvabilité c’est terminé !

 

  • Nous rétablirons la 1/2 part fiscale pour les veuves ou les veufs mais nous mettrons un terme à la pension de réversion. Ce dispositif n’existe qu’en France et il a été créé en 1945 à une époque où le taux d’activité des femmes était faible. Il avait donc du sens. Cela n’est plus le cas et le courage politique consiste à y mettre un terme.

 

  • Nous continuerons d’assumer une politique nataliste ambitieuse (voir notre programme par ailleurs) à même de favoriser le maintien des liens intergénérationnels, une augmentation du nombre des cotisants et donc la viabilité d’ensemble de notre système de retraite.  

 

  • Nous intégrerons la pénibilité de façon juste et équitable afin de permettre un départ anticipé ou l’attribution d’une surcote de pension allant jusqu’à + 10%, pour les métiers les plus éprouvants au moyen d’un système de points, par métier ou par branche. Son coût est estimé à 500 millions d’€ en rythme annuel. L’équilibre budgétaire global sera conservé, la justice sociale sera respectée et la dette publique ne sera pas amplifiée.

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